
DEFINITION DE LA DOULEUR
Une douleur est une sensation désagréable ressentie par un organisme dont le système nerveux détecte un stimulus nociceptif. Elle peut être provoquée par un traumatisme ou une maladie, mais aussi par un mauvais fonctionnement du système nerveux responsable de sa transmission. ...
LA DOULEUR : C’EST QUOI ?
La douleur est donc une sensation complexe, à la fois physique et émotionnelle.
Elle se traduit par :
- Une sensation physique, caractérisée par la localisation, l’intensité et l’évolution de la douleur « ça pique, ça brûle, ça fait un peu ou très mal, ça augmente ou ça diminue ».
- Une émotion, qui correspond à ce que nous ressentons moralement « c’est désagréable, c’est pénible, c’est inquiétant, c’est insupportable ».
- Un comportement, qui correspond à notre manière de réagir à la douleur, de l’exprimer par le corps ou par la parole (position, grimace, pleurs, cris, plainte).
- Une réaction mentale, qui correspond à notre façon de la gérer, de l’interpréter, de lui donner un sens, de chercher à l’oublier ou à vivre avec.
Ces quatre aspects sont indissociables. Pour comprendre et soulager la douleur, il faut donc prendre en compte sa cause physique, mais aussi et surtout ce que la personne ressent, physiquement et moralement.
L’APPARITION D’UNE DOULEUR.
Le circuit normal de la douleur : un mécanisme de défense
Le plus souvent, la douleur se déclenche lorsque le corps détecte une anomalie venant de l’intérieur ou de l’extérieur : une brûlure, une infection, un corps étranger, un virus, une blessure. Cette détection se fait grâce au système nerveux. Le système nerveux est composé de trois parties : les nerfs, la moelle épinière et le cerveau.
- Les nerfs sont reliés à des récepteurs sensibles à la douleur, les nocicepteurs. Ce mot est la contraction de « nocif » et de « récepteur ». Les nocicepteurs sont présents dans tout l’organisme. Lorsqu’ils repèrent une situation nocive pour l’organisme, ils donnent l’alerte en déclenchant un message douloureux. Ce message est ensuite véhiculé par les nerfs jusqu’à la moelle épinière.
- La moelle épinière réceptionne le message douloureux, déclenche des réactions de défense si nécessaire (comme retirer sa main en cas de brûlure) et transmet le message de douleur au cerveau.
- Le cerveau reçoit, localise et interprète la douleur. C’est à cet instant qu’elle est ressentie : nous avons mal.
La douleur a donc une fonction d’alerte et de protection : grâce à elle, nous sommes avertis du danger, nous pouvons nous protéger et nous soigner. Comme les nocicepteurs sont à l’origine de ces douleurs, on les appelle douleurs nociceptives ou douleurs par excès de nociception.
Ce sont les douleurs les plus fréquentes, celles qui nous sont familières.
DOULEUR AIGÜE ET DOULEUR CHRONIQUE
Il est habituel de distinguer la douleur aigüe de la douleur chronique
- LA DOULEUR AIGÜE
Habituellement, une douleur apparaît à cause d’une anomalie, et disparaît lorsque l’anomalie est éliminée. On parle alors de douleur aigue. Le terme aigu ne signifie pas forcément que la douleur est intense.
Une douleur aigue a plusieurs caractéristiques :
- Elle est de courte durée (elle disparait en quelques heures ou quelques semaines, selon le temps nécessaire à la guérison)
- Elle est due à une cause précise telle que traumatisme, infection, inflammation….)
La douleur aiguë est un processus physiologique, agissant comme un signal d’alarme. Elle est donc utile et protectrice.
- LA DOULEUR CHRONIQUE
Une douleur chronique a plusieurs caractéristiques :
- Elle dure depuis au moins 3 mois, malgré un traitement antidouleur
- Elle persiste même si la cause de la douleur a disparu
- Elle est difficile à comprendre car elle n’a pas toujours de cause visible. Elle augmente, diminue, disparaît ou réapparaît sans que l’on sache toujours expliquer pourquoi
- Elle est envahissante moralement et physiquement
La douleur chronique a perdu sa fonction et son objectif biologique : elle est donc inutile. Le plus souvent sans cause identifiée ou mécanismes physiopathologiques mal élucidés.
On observe une incapacité à revenir au fonctionnement physiologique antérieur.
Elle engage l’être dans tout son ensemble. Elle retentit sur la vie quotidienne avec ses conséquences sur le sommeil, l’appétit, toutes les activités. L’état de stress et la fatigue qui en découlent créent un déséquilibre. Le caractère de la personne change avec une augmentation de l’anxiété et une usure pouvant aller jusqu’à la dépression.
Ces douleurs peuvent être d’autant plus mal vécues qu’elles représentent un réel handicap, souvent invisible de l’extérieur. La non reconnaissance de la douleur, par l’entourage ou par l’employeur par exemple, constitue à elle seule une véritable souffrance.
Son traitement ne peut donc se concevoir comme celui de la douleur aigue. Il implique une évaluation de chacune des constituantes de cette douleur et doit s’attacher à corriger chacune d’elle. Ce sera un traitement multimodal (traitement associant des traitements médicamenteux et non médicamenteux ainsi que l’application des règles d’hygiène de vie).
LES COMPOSANTES DE LA DOULEUR
- La composante sensorielle : qualité, intensité de la sensation, localisation, durée,
- La composante émotionnelle : tonalité désagréable, pénible, gênante ou insupportable
Anxiété ou dépression qui peut majorer la douleur
Mémoire affective de la douleur réactivée
La composante cognitive : Influence des expériences antérieures, des facteurs sociaux, culturels, familiaux et personnels